CONSÉQUENCES... MANIFESTATIONS, SIGNES ET SYMPTÔMES sur les victimes :
- Blessures : ecchymoses, coupures, brûlures, commotions, fractures, fausses couches, etc.
- Problèmes de santé chroniques : troubles du sommeil, problèmes gastro-intestinaux, perte d'appétit, maux de tête, maux de dos, etc.
- Mortalité.
- Troubles psychologiques : perte de l'estime de soi, dépression, stress, anxiété, attaques de panique, désespoir, tentatives de suicide.
- Symptômes du syndrome de stress post-traumatique : sentiment de peur ou d'impuissance, cauchemars, évitement des gens et endroits associés au traumatisme, irritabilité, hypervigilance, etc.
- Fuite dans l'alcool, les drogues ou les médicaments.
- Isolement social.
sur les enfants et adolescents exposés :
- Risque de blessures et d'agressions sexuelles.
- Problèmes affectifs et comportementaux analogues à ceux des enfants victimes de mauvais traitements physiques.
- Symptômes du syndrome de stress post-traumatique : crainte, irritabilité, cauchemars, explosions de colère, évitement des situations rappelant les actes de violence vécus, etc.
- Agressivité, hyperactivité, difficultés à se concentrer.
- Troubles d'apprentissage, décrochage scolaire.
- Fugues, délinquance, grossesses à l'adolescence.
- Isolement, dépression, idées suicidaires.
- Risque de reproduire, à l'âge adulte, les comportements des victimes ou des agresseurs, selon le cas.
Au fur et à mesure des agressions, la conjointe arrive à voir la violence comme normale et même justifiée. Son seuil de tolérance augmente, au point qu'elle ne perçoit plus les manifestations les plus quotidiennes de l'abus de pouvoir.
Par ailleurs, elle se rend compte que la société qui l'entoure est encore plus tolérante qu'elle. Regards qui fuient, voisins qui n'entendent pas ses cris, policiers un peu incrédules ou condescendants: elle voit bien que son conjoint est protégé par le silence ambiant !
Confrontée à cette tolérance sociale de la violence conjugale, la femme se demande si elle prend les choses trop à coeur. Ce n'est peut-être pas si grave que ça ! Alors qu'elle se sent trahie et injustement traitée par son conjoint, cette femme en arrive à avoir honte, à se sentir incompétente.
Aux prises avec la violence conjugale, une femme se vide, littéralement, de son dynamisme et de son énergie vitale. Pourquoi ? Parce qu'elle se conditionne à subir constamment un climat de tension; parce qu'elle doute de ses émotions et de sa propre compréhension de la situation. Est-il surprenant que toute cette peur et que cette insécurité permanente se traduise en maux physiques ?
Selon une étude faite par une équipe de chercheurs, de l'Université de Montréal, auprès de 130 répondantes, alors hébergées dans des maisons d'hébergement...
56,9 % consommaient des médicaments, plus ou moins régulièrement.
46,2 % disaient souffrir de dépression nerveuse, de fatigue générale et d'insomnie
63,1 % éprouvaient des difficultés à s'endormir et des interruptions fréquentes de sommeil
70 % manifestaient un ou plusieurs symptômes de dépression: pleurs faciles, profond sentiment de tristesse ou de solitude, impression de bouger au ralenti, sensation d'être prise au piège, traquée
60 % rapportaient des signes d'anxiété et de somatisation: faiblesse, étourdissement, douleurs dans la poitrine, lourdeur des membres, tremblements intérieurs, tensions, battements rapides du coeur
44,8 % avaient des pulsions suicidaires
Mais il y a des moyens d'en sortir... (Réf.: Regroupement provincial de maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale. Printemps 1993)