Joceladouce Admin
Nombre de messages : 407 Age : 68 Localisation : Montréal Date d'inscription : 01/12/2008
| Sujet: Portrait type de l'abuseur et de la victime Mar Déc 02, 2008 5:35 am | |
| Le portrait des femmes victimes et de l'homme violent ???
Il n'y a pas de portrait type d'une femme victime de violence conjugale... pas plus qu'il n'y a de "batteur type". Tous les hommes, quels que soient leur ethnie, leur statut social, leur âge ou leur revenu, peuvent un jour ou l'autre recourir à la violence pour dominer, ou contrôler, leur conjointe.
Toute affirmation d’autonomie féminine paraît, pour les hommes violents, comme provocatrice. Si sa compagne ne lui laisse pas avoir « le dernier mot », c’est-à-dire porte atteinte à sa dominance, il lui apparaît légitime et compréhensible qu'il rétablisse son statut dominant par les coups et les menaces.
Donc rien ne distingue, à priori, ceux qui le feront de ceux qui l'éviteront.
"Je ne voulais pas briser la carrière de mon mari. Alors je me suis tue. Et qui aurait cru qu'un médecin puisse être violent ?"
De la même façon, rien ne prédestine une femme à devenir victime de violence conjugale. Victime, selon le dictionnaire Larousse, désigne "la personne qui souffre par la faute d'autrui". Cette personne n'est pas responsable de la violence qu'elle vit. Il est donc impossible d'en tracer un profil socio-psychologique : toute femme, quels que soient sa culture, son ethnie, son statut social, son âge ou son revenu, peut un jour être victime de violence conjugale.
Cette forme d'abus de pouvoir n'est pas le lot d'une classe défavorisée ou de certaines catégories de gens, comme on le croit trop souvent. Elle frappe autant chez les bourgeois que chez les assistés sociaux, autant chez les sportifs bien alimentés que chez les alcooliques. On la retrouve autour du monde, partout où des hommes veulent dominer leur conjointe, partout où la société les laisse faire.
Ce ne sont pas des explications psychologiques individuelles qui expliquent la violence des hommes mais bel et bien des raisons sociales, notamment les privilèges qu’apportent le pouvoir et le contrôle exercés sur ses proches. C’est un contresens de considérer la violence masculine envers les femmes comme une exception individuelle : il s’agit d’une norme culturelle répandue dans nombre de cultures et encore tolérée !
(Réf.: Regroupement provincial de maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale. Printemps 1993)
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